La cryptoéconomie est une économie alternative à l’économie traditionnelle qui repose sur un principe de décentralisation des moyens nécessaires à son fonctionnement. 

Elle utilise des incitations et de la cryptographie pour créer des systèmes, des applications et des réseauxLa crypto-économie s’appuie massivement sur l’utilisation des cryptomonnaies, des outils et des acteurs du web 3.0
Selon l' Autorité des marchés financiers (AMF), une crypto-monnaie ou un crypto-actif désigne « des actifs numériques virtuels qui reposent sur la technologie de la blockchain (chaine de bloc) à travers un registre décentralisé et un protocole informatique crypté ».

La Cryptoéconomie (contraction de cryptographie et d’économie) est une économie alternative à l’économie traditionnelle qui repose sur un principe de décentralisation des moyens nécessaires à son fonctionnement. 

Loin de se résumer aux seules cryptomonnaies, la cryptoéconomie englobe de nombreux acteurs comme les plateformes d’échange, les moyens de paiement cryptographiques, et tous les individus qui mettent à disposition leurs ressources informatiques pour maintenir le réseau sécurisé

L’économie cryptographique, autrefois décriée par bon nombre de personnes, convainc aujourd’hui les économistes, les petits investisseurs ainsi que les poids lourds de la finance comme JP Morgan, BlackRock ou Goldman Sachs. 

La cryptoéconomie n’est donc plus en phase d’essai, c’est une réalité et elle est là pour dure

Qu’est-ce que la cryptoéconomie ?

La cryptoéconomie, aussi appelée économie 3.0, est une économie qui repose sur des protocoles informatiques décentralisés (économie de pair-à-pair). Ainsi, contrairement à une économie traditionnelle centralisée, la cryptoéconomie repose sur la participation de millions d’individus pour étendre et sécuriser le réseau et ainsi se passer d’intermédiaires.

Dans une économie traditionnelle, les intermédiaires sont les banques centrales, les États et les banques commerciales.

Cette décentralisation des moyens est rendue possible par un système appelé blockchain. La blockchain est un système d’information en réseau qui utilise les ressources informatiques de tous ses membres via Internet. La blockchain sécurise les transactions et les registres automatiquement, remplaçant ainsi tous les intermédiaires.

La cryptoéconomie repose sur trois piliers essentiels :

Une vision technique définit la cryptoéconomie comme l’utilisation d’incitations économiques pour fournir les garanties nécessaires au fonctionnement des applications décentralisées (intégrité et validité des données).

Une vision plus macroscopique définit la cryptoéconomie comme l’ensemble des flux et des parties prenantes de l’écosystème des cryptomonnaies.

Qu’est qu’une cryptomonnaie ?

Une cryptomonnaie est un actif numérique aussi appelé monnaie cryptographique. Le terme « monnaie » est parfois trompeur, car officiellement seuls les États souverains autorisent leur banque centrale et les banques commerciales à créer de la monnaie. De leur côté, les cryptomonnaies reposent sur un système décentralisé appelé blockchain qui fonctionne sans autorité centrale. Dans le cas des cryptomonnaies, la sécurité et l’intégrité des échanges ainsi que le maintien des registres sont rendus possibles par le consensus automatisé de tous les membres de la blockchain.

Mis à part le débat autour de la centralisation, il est aujourd’hui possible de régler des achats avec des bitcoins dans certains pays et auprès de commerçants qui les acceptent (la Suisse par exemple). En ce sens, on peut dire que le bitcoin est assimilé à une monnaie.

Cependant, du fait de la forte volatilité de la vaste majorité des monnaies cryptographiques, certains observateurs préfèrent appréhender le bitcoin et la plupart des cryptomonnaies comme une commodité ou une réserve de valeur comme peut l’être l’or par exemple.

Peut-on avoir confiance en la cryptoéconomie ?

La cryptoéconomie est conçue avec un objectif de sécurité qui se décline sur trois volets : les participants sont incités financièrement à suivre les règles du protocole (bitcoin ou éther), elle prend en compte la corruption ou tout autre acte malveillant d’une partie des participants et elle maximise le coût des attaques. Ces trois points rendent le bitcoin et l’ethereum quasiment inviolables.

En revanche, aussi sécurisé soit un réseau, les participants peuvent faire l’objet de certaines défaillances. Certaines plateformes d’échange ont ainsi été victimes d’attaques qui ont fait perdre de l’argent à leurs clients. D’autres ont tout simplement fait faillite. Il existe aussi des acteurs mal intentionnés qui tentent d’escroquer des individus. La défaillance des acteurs de la cryptoéconomie est en revanche à relativiser par rapport à ce qui peut arriver dans l’économie traditionnelle (défaillance des États, pratiques illégales ou non éthiques de banques commerciales, escroqueries en tout genre, etc.).

Globalement la cryptoéconomie est fiable. Le bitcoin, resté inviolé depuis plus de 10 ans, témoigne de la solidité de la blockchain.

Quels sont les enjeux de la cryptoéconomie ?

L’avènement de la cryptoéconmie est un phénomène d’une ampleur rare. Il est ainsi important de comprendre ses enjeux et ses impacts dans le secteur de l’économie, mais aussi au-delà.

D’abord, la cryptoéconomie est un enjeu mondial qui va bien au-delà des impacts du passage du franc à l’euro par exemple. Il met en place les fondations d’une nouvelle économie globale qui fonctionne de manière égale partout dans le monde (sans influence des États). Ce simple fait tendra nécessairement à harmoniser les règles et le fonctionnent de la finance mondiale. D’ailleurs, le bitcoin s’est construit sur la valeur idéologique d’universalité. Cela signifie par exemple que chacun pourrait disposer d’une carte et d’un compte s’il le souhaite. Il n’y aurait donc plus d’interdits bancaires, car il n’y aurait tout simplement plus de banque. Les particuliers et les organisations pourront par ailleurs se prêter des cryptomonnaies sans intermédiaire bancaire.

L’effet de mondialisation génère déjà des circonstances opportunes qui n’existaient pas il y a quelques années seulement. Par exemple, des entreprises peuvent maintenant lever des fonds dans le monde entier (en bitcoins par exemple) alors qu’elles le font uniquement dans un seul pays aujourd’hui. On parle déjà de Crypto Startups, car elles sont nées grâce à des investissements mondiaux autrefois réservés uniquement aux sociétés cotées.

Sur le plan légal, les cryptomonnaies sont un nouveau type de propriété qui devrait faire l’objet de régulations plus claires et de taxations spécifiques. En France, la plus-value sur un actif numérique est taxable à 30% comme n’importe quelle plus-value financière. Les États-Unis ont déjà adapté leur cadre légal aux cryptomonnaies et l’Union européenne devrait prendre le même chemin rapidement. À un horizon plus lointain, il est probable que certaines monnaies fiduciaires dévaluées soient remplacés par des Stables Coins par des populations qui n’auraient plus confiance en leur État par exemple.

Sur le plan structurel ensuite, la répartition des rôles va changer. Les sociétés de télécom vont prendre de plus en plus d’importance, car elles sont au coeur du fonctionnement de la blockchain. Les banques en revanche vont perdre en puissance, car les transactions courantes seront prises en charges par la blockchain. Cela implique aussi que les coûts de transaction devraient baisser.

Enfin, d’un point de vue civilisationnel les cryptomonnaies vont créer des risques et des opportunités. Alors que le bitcoin permet l’anonymat total lorsque le vendeur accepte le paiement en bitcoin, la Chine avec le Yuan Coin (YCC) a privilégié le traçage intégral de toutes les transactions. Les Pays-Bas ont aussi pris les devants avec le Dutch Coin (DUTCH) avec une vision plus libérale et classique de la monnaie. Les plateformes de paiement comme BitPay, Square et PayPal acceptent déjà les paiements en cryptomonnaies tout comme le constructeur Tesla. Le virage est clairement amorcé.

Quels sont les avantages de la cryptoéconomie ?

Grâce à la blockchain, les échanges économiques se font directement, donc sans intermédiaires ce qui a l’avantage d’être moins coûteux et de ne nécessiter la confiance à un tiers. Le registre des transactions est donc figé indéfiniment dans la blockchain et non auprès d’une banque. Ceci offre plusieurs avantages :

1. Un potentiel de rendement élevé

Au cours des cinq dernières années, l’indice S&P 500 des actions américaines à grande capitalisation a enregistré un taux de croissance annualisé de 14,5 % (en USD, dividendes nets réinvestis) ; sur la même période, le prix du bitcoin en USD a enregistré un taux de croissance annualisé de 131,5 % soit 9 fois plus !

2. Une réserve de valeur stable

Les cryptomonnaies représentent pour certains une réserve de valeur (comme le bitcoin par exemple) alternative à l’or dans un contexte de diversification de son portefeuille. Au cours des cinq années précédant la fin de 2020, un portefeuille composé de 10 % de bitcoins et de 90 % de titres du S&P 500 aurait généré un rendement annuel composé de 26,8 %.

3. Protection contre les monnaies dévaluées et la menace d’une inflation croissante

Depuis la crise financière de 2008, le bilan de la Fed a été multiplié par 8 et celui de la BCE par un peu moins de 4. Face à l’injection phénoménale de dollars dans l’économie américaine et d’euros dans l’économie européenne, le risque de voir les monnaies fiduciaires perdre de la valeur est important. Les cryptomonnaies peuvent alors compenser cette perte de valeur car elles ne sont pas touchées par l’inflation. Les cryptomonnaies offrent des alternatives qui ne peuvent pas être dévaluées de la même manière.

4. Acceptation et utilisation croissantes

Un article de 2020 sur Coindesk.com affirmait que Coinbase avait vu 135 milliards de dollars de transactions marchandes en cryptomonnaies en 2019, soit une augmentation de 600% par rapport à 2018. Ce même article cite un rapport de Chainalysis qui allègue que les systèmes de paiement ont vu environ 4 milliards de dollars d’activité en bitcoins en 2019. Séparément, il est notable que le nombre de portefeuilles électroniques de bitcoins créés au cours des dernières années ait considérablement augmenté et qu’un nombre croissant d’investisseurs institutionnels cherchent à investir dans les cryptomonnaies, les derniers en date étant BlackRock et BridgeWater.

5. Baisse des coûts de transactions

Sans intermédiaire bancaire pour gérer la trace et la preuve de la transaction, les frais se réduisent aux récompenses offertes par la blockchain aux participants qui contribuent à sa sécurisation et à son fonctionnement. Plus les protocoles seront efficaces, moins les frais seront importants. Il n’y aura tout simplement plus de frais pour certaines opérations.

6. L’autorégulation

Tous les acteurs de la cryptomonnaie ont compris qu’il fallait prendre les devants de la régulation du marché pour que celui-ci perdure. Le Simple Agreement for Future Tokens (SAFT) par exemple est un contrat d’investissement offert par des concepteurs de cryptomonnaies pour certifier les investisseurs.

Quels sont les inconvénients de la cryptoéconomie ?

1. Une volatilité élevée et un potentiel de pertes importantes

La volatilité annualisée de la variation mensuelle en pourcentage du prix du bitcoin en dollars américains est d’environ 90%, mesurée sur les cinq dernières années. En comparaison, la volatilité annualisée des variations mensuelles en pourcentage du prix de l’or est de 13,4%. Pour donner une idée de ce que cette volatilité peut signifier pour un investisseur, considérez l’éventail des rendements : le rendement mensuel maximum du bitcoin sur les 60 mois jusqu’à fin décembre 2020 était de 76,1 % et le minimum de -37,6 %. Ceci signifie que les risques sont très importants.

2. Faible indépendance des cryptomonnaies

Sur les 17 mois où la bourse a baissé, le bitcoin a également baissé pendant 10 d’entre eux. Par ailleurs, sur les cinq pires mois pour la bourse, le prix du bitcoin a baissé pendant quatre d’entre eux. En d’autres termes, on peut dire que le bitcoin n’a pas réussi à fournir des avantages en matière de diversification au moment où ceci était le plus nécessaire. À titre de comparaison, l’or a joué un meilleur rôle de sécurisation et de diversification que le bitcoin pendant les dernières baisses du marché boursier.

3. Une offre potentiellement infinie

S’il est vrai que le nombre de bitcoins produits sera plafonné à 21 millions et que de nombreuses autres cryptomonnaies ont également une offre limitée intégrée dans leurs protocoles, rien n’empêche le lancement d’une infinité de nouvelles cryptomonnaies. Par conséquent, l’offre de cryptomonnaies est potentiellement illimitée. Il convient également de noter que plusieurs banques centrales étudient la possibilité de lancer leurs propres monnaies numériques, ce qui pourrait nuire aux versions émises par le secteur privé.

4. Acceptation limitée et frais de transaction importants

Le bitcoin est de plus en plus accepté dans le monde, mais les possibilités de paiement des achats en cryptomonnaies restent encore extrêmement limitées. De fait, son utilisation mondialisée n’a pas encore fait ses preuves. Par ailleurs, la forte volatilité du bitcoin rend impossible l’attribution d’un prix fixe à un bien donné. Une montre suisse pourrait valoir 0,25 BTC un jour puis 0,05 BTC le jour suivant ce qui n’a aucun sens dans le monde réel. Tesla est un bon laboratoire pour l’étude de l’usage du bitcoin dans le monde réel. Enfin, les frais de transaction sont encore très élevés à cause des frais des plateformes d’échange ou les incentives pour les participants à la blockchain.

5. Cadre légal insuffisant et escroqueries

Les cryptomonnaies sont une construction du secteur privé, sans surveillance ni réglementation des États. Cela signifie que les cryptomonnaies sont largement ouvertes à l’exploitation par les criminels comme moyen d’escroquer les investisseurs imprudents. Le darknet fonctionne également grâce au bitcoin. En France, la loi Pacte vise à réguler ces activités. Le passé a également montré que le piratage et les escroqueries à grande échelle étaient possibles comme l’affaire du Docteur Ruja Ignatova, fondatrice OneCoin, qui a disparu a des milliards de dollars.

Le cadre légal évoluant, il est probable que la fiscalité sur les plus-values et sur le capital financier cryptographique s’adapte pour augmenter les recettes fiscales des États. L’âge d’or des cryptomonnaies pourrait être ainsi de courte durée. Les contrôles par l’AMF devraient par ailleurs se renforcer.

6. Impact écologique néfaste

Le minage de bitcoin est très énergivore à cause de la Proof-of-Work. Des datacenters entiers sont construits pour miner des cryptomonnaies produisant ainsi une empreinte carbone massive. L’éther repose sur la Proof-of-Stake qui est beaucoup moins énergivore, mais qui n’est pas sans impact non plus.

Pourquoi la crypro-économie est-elle encore source de méfiance

Malgré son aspect ultra-sécuritaire, la crypto-économie fait encore peur. Certaines plateformes d’échange ont en effet été victimes de cyberattaques, certains utilisateurs ont été victimes de manœuvres frauduleuses, des structures ont même fait faillite, entraînant dans leur chute de nombreux internautes. Néanmoins, la défaillance et les mauvaises pratiques dans la crypto-économique ne sont pas plus importantes que dans l’économie traditionnelle.

Les éléments digitaux qui composent ce nouveau système font preuve d’une grande volatilité. Le cadre légal est également insuffisant (actuellement) et les escroqueries pullulent. Par ailleurs, l’utilisation des crypto-monnaies n’est pas acceptée dans tous les secteurs et, généralement, un achat sous cette forme requiert des frais de transaction très élevés.

La crypto-économie avenir et enjeux 

Les enjeux de la crypto-économie sont colossaux et ont un impact international. Il s’agit de fonder une toute nouvelle économie globale qui fonctionne de manière égalitaire sans l’influence des États et de la géopolitique au sens classique. Par exemple, le Bitcoin a construit son succès sur son principe d’universalité : tout le monde peut disposer d’un compte s’il le désire : il n’y a pas d’interdits bancaires.

Avec la crypto-économie, les entreprises (et les start-ups notamment) peuvent lever des fonds très rapidement au niveau mondial. Et au niveau légal, les cryptomonnaies représentent un nouveau type de propriété digitale qui est examinée afin d’être mieux régulées au niveau de leur taxation. On pourra alors taxer les plus-values financières issues du système de la crypto-économie, comme c’est déjà le cas en France (la plus-value sur un actif numérique est taxé à 30 % comme toute plus-value financière).

L’ESGI a conscience des enjeux et des potentialités de la crypto-économie dans les échanges de demain au niveau international. L’établissement a donc à cœur de sensibiliser ses étudiants en ingénierie informatique au développement de produits fiables et sécurisés.

La crypto-économie s’appuie sur des acteurs qui se développent et évoluent au quotidien : mineurs qui sécurisent les blockchains, acheteurs, vendeurs, plateformes d’échanges, néo-banques ou même États qui mettent en place un cadre légal favorable à la crypto-économie.

Pour conclure

Même si c'est un concept relativement nouveau qui a émergé avec la naissance du Bitcoin, la cryptoéconomie est un élément important à considérer lors de la conception de réseaux décentralisés. 

L'isolation des différents rôles des modèles cryptoéconomiques aide à analyser les coûts, les incitations et les flux de valeur pour chaque groupe de participants. Elle peut également aider à réfléchir a leur pouvoir relatif et à identifier les points potentiels de centralisation, ce qui est d'une grande importance pour concevoir une gouvernance et des modèles de distribution de jetons plus équilibrés.

Le domaine de la cryptoéconomie et l'utilisation de modèles cryptoéconomiques peuvent être très bénéfiques lors du développement de réseaux futurs. En étudiant les modèles cryptoéconomiques qui ont déjà été mis à l'essais et testés dans des environnements en activité, Les réseaux de l'avenir pourront être conçus pour être plus efficaces et durables, ce qui donnera lieu à un écosystème plus robuste d’économies décentralisées.

Qui sont les acteurs de la cryptoéconomie ?

Ce nouveau pan de l’économie se caractérise par un écosystème spécifique composé des acteurs suivants :


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